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Campanella, philosophe et mystique,
réformateur et utopiste.
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Tommaso Campanella (1568-1639)
compte parmi les grands penseurs du tournant du xvie
au xviie siècle.
Peu de philosophes ont été aussi prolixes que lui. Rares sont ceux qui
ont eu autant de part aux savoirs de son temps.
Né de parents analphabètes à Stilo, en Calabre, entré dans l’ordre des
Dominicains à moins de quatorze ans, il montre très tôt des dons exceptionnels.
Son caractère indépendant lui vaudra l’hostilité de ses frères en religion.
De 1592 à 1599, une succession de procès marquent sa vie aventureuse de
moine en rupture de ban : d’abord à Naples, puis à Padoue, ensuite
à Rome (où il abjure en 1597 du soupçon grave d’hérésie), enfin derechef
à Naples, où il est inculpé et incarcéré après l’échec d’un complot politique
en Calabre contre les autorités espagnoles. Après avoir échappé en 1601
à la peine de mort en réussissant à se faire reconnaître juridiquement
fou, il séjourne sans interruption pendant un quart de siècle dans diverses
prisons napolitaines. Transféré à Rome en 1626, il est libéré définitivement
en 1629. Il jouit momentanément de la faveur du pape Urbain VIII, qui
le fait nommer maître en théologie. Puis de nouveau menacé, il doit fuir
l’Italie en 1634.
Il trouve alors refuge en France : sous la protection de Richelieu,
il obtient une pension de Louis XIII. Il s’éteint en 1639 à Paris, au
couvent du faubourg Saint-Honoré. |