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« Et il n’y a sorte de sottises
que ne fasse et qui ne charme cette époque si sage. – Ah !
moi, je ne donne pas dans le creux, dit-elle. Pauvres gens que ceux qui ont cru à l’apothéose
ou au paradis ! On est plus positif maintenant, on, etc… Et quelle longueur de carotte pourtant
avale ce bon bourgeois du siècle ! Quel nigaud ! Quel jobard !
Car la canaillerie n’empêche pas le crétinisme. J’ai déjà assisté, pour
ma part, au choléra qui dévorait les gigots que l’on envoyait dans les
nuages sur des cerfs-volants, au serpent de mer, à Gaspar Hauser, au chou
| colossal, orgueil de la Chine, aux escargots sympathiques, à la sublime
devise « liberté, égalité, fraternité », inscrite au fronton
des hôpitaux, des prisons et des mairies, à la peur des Rouges, au grand
parti de l’ordre ! – Maintenant nous avons « le principe d’autorité
qu’il faut rétablir ». J’oubliais les « travailleurs »,
le savon Ponce, les rasoirs Foubert, la girafe, etc. Mettons dans le même
sac tous les littérateurs qui n’ont rien écrit (et qui ont des réputations
solides, sérieuses) et que le public admire d’autant plus, c’est-à-dire
la moitié au moins de l’école doctrinaire, à savoir les hommes qui ont
réellement gouverné la France pendant 20 ans. » |
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« Robert Recorde, médecin et
mathématicien anglais, né à Tenby, dans le Pembrokeshire vers 1510, n’est
pas célèbre pour avoir soigné le couple royal Édouard VI et Marie Tudor
mais pour avoir inventé le signe « égal ». Dans son livre d’algèbre,
Whestone of Witt, apparaît pour la première
fois cette graphie qui va rapidement devenir le signe par excellence des
mathématiques : =, dont la seule présence confère à des formules
comme 2+2 = 4 la force de l’évidence et la sérénité de la certitude. On
demanda à Recorde pourquoi il avait choisi deux petits traits parallèles
posés l’un sur l’autre ; il répondit : « J’use d’une paire
de parallèles ou de lignes jumelles parce que rien n’est plus pareil que
deux jumeaux. » Du pareil au même ! C’était en 1557. L’année
suivante, Recorde mourait dans la prison où il avait été enfermé pour…
dettes. C’est-à-dire justement parce que ce qu’il devait n’était pas égal
mais supérieur à ce qu’il possédait ! » |