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Dernière édition MMV - Ours - Minuit  
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La sublime devise « liberté, égalité, fraternité », inscrite au fronton des hôpitaux, des prisons et des mairies
  « Et il n’y a sorte de sottises que ne fasse et qui ne charme cette époque si sage. – Ah ! moi, je ne donne pas dans le creux, dit-elle. Pauvres gens que ceux qui ont cru à l’apothéose ou au paradis ! On est plus positif maintenant, on, etc… Et quelle longueur de carotte pourtant avale ce bon bourgeois du siècle ! Quel nigaud ! Quel jobard ! Car la canaillerie n’empêche pas le crétinisme. J’ai déjà assisté, pour ma part, au choléra qui dévorait les gigots que l’on envoyait dans les nuages sur des cerfs-volants, au serpent de mer, à Gaspar Hauser, au chou | colossal, orgueil de la Chine, aux escargots sympathiques, à la sublime devise « liberté, égalité, fraternité », inscrite au fronton des hôpitaux, des prisons et des mairies, à la peur des Rouges, au grand parti de l’ordre ! – Maintenant nous avons « le principe d’autorité qu’il faut rétablir ». J’oubliais les « travailleurs », le savon Ponce, les rasoirs Foubert, la girafe, etc. Mettons dans le même sac tous les littérateurs qui n’ont rien écrit (et qui ont des réputations solides, sérieuses) et que le public admire d’autant plus, c’est-à-dire la moitié au moins de l’école doctrinaire, à savoir les hommes qui ont réellement gouverné la France pendant 20 ans. »
       
     
       
     
       
     
       
     
       
 
   
       
       

 

   
G. Flaubert (1821-1880), Lettre, à Louise Colet, [Croisset, 26 mai 1853] ; Gallimard, « Pléiade » : Correspondance, t. ii, 1980, p. 334-335.
   

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