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  Gardien  

  Gardien de but, gardien de troupeau, gradien du temple.
Ange gardien.
 
 
 
 
Le premier « ange gardien » est un ange sexuel
  « Carior est ipsa mentula (Mon pénis est plus précieux que ma vie). Les vestales étaient six, confiées à la garde de la plus âgée, la Virgo maxima. Elles gardaient l’objet indévoilable talismanique et entretenaient la flamme de la meute. Celle qui violait le vœu de chasteté était enterrée vive dans le Champ Scélérat, près de la Porte Colline, là où les louves (les prostituées revêtues de la toge brune obligatoire que plus tard reprendront les moines pénitents) rendaient le 23 avril leurs actions de grâces à Vénus Sauvage et se dénudaient entièrement devant le peuple pour soumettre leur corps à son | jugement. Les vestales protégeaient Rome (feu et sexe). Le sexe de chaque homme était sous la protection d’un genius auquel il sacrifiait des fleurs (des organes sexuels féminins) sous la protection de Liber Pater. Ce sont les Floralia. Genius est celui qui engendre (gignit, ou encore quia me genuit). Ce premier « ange gardien » est un ange sexuel. De la même façon le lit conjugal à deux places se nommait le lectus genialis. Chaque homme a un genius qui sauvegarde ses genitalia de l’impotentia et protège sa gens de la stérilité. Galien a écrit de façon plus étonnante que le logos spermatikos était aux testicules ce que l’ouïe était à l’oreille et ce que le regard était aux yeux.
L’impuissance (languor) est la hantise romaine et concourt à l’effroi. »
 
         
L’esprit gardien des Amérindiens.
  « L’esprit gardien (guardian spirit) est un génie tutélaire, une puissance protectrice, un aide (helper) spirituel. Il s’appelle manido chez les Ojibwa, hyasi chez les Waiwai. Il s’agit d’une entité héritée ou acquise, qui préside à la destinée d’un individu ou d’une collectivité, d’une époque ou d’un lieu, cela de façon bénéfique. Ce peut être une chose, un animal, l’âme d’un ancêtre, le maître d’une espèce animale, un ancien dieu, le maître des chamanes. Chez les Sud-Amérindiens, l’esprit gardien peut même être un esprit végétal, la fumée du tabac, un cristal, l’épouse du chamane. L’esprit gardien se rencontre après une vision ou à la suite d’un songe (chez les Iroquois). Il donne à son protégé un objet, le fétiche ou paquet-médecine (wopiye, medicine bundle). L’esprit gardien est fréquent sans être constant (il n’y a pas d’esprit gardien chez les Indiens des prairies, chez les Pueblo, chez les Naskapi). Un chamane s’entoure de deux, quatre, dix esprits gardiens. Les Indiens d’Amazonie s’aident d’une drogue, l’ayahuasca, pour trouver les esprits (yoshi), et ceux-ci, en particulier l’esprit du jaguar, leur donnent des enseignements. Les Amérindiens représentent sur leurs costumes et dans des objets personnels les esprits qui les gardent, dans la coiffe, dans un charme autour du cou, sur une peinture faciale… Le chamane d’Amérique du Sud a souvent pour | esprit familier la harpie, qui est un rapace des forêts vierges, alors que le chamane d’Amérique du Nord choisit (ou bien est choisi par) l’Aigle tacheté. Ô Toi, Aigle Tacheté du Ciel, nous savons que Tu as des yeux pénétrants avec lesquels Tu vois même l’objet le plus minuscule qui se meut sur la Grand-Mère Terre ; Toi qui es dans les hauteurs du Ciel et qui connais tout… [Les Rites secrets des Indiens sioux, 1953)]. »  
         
Des gardiens de prison.
  « Anna Akhmatova appelait les critiques dans les journaux et les professeurs de lettres dans les écoles : les gardiens de prison. »  
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


   
P. Quignard, Le sexe et l’effroi, Chapitre iii : « Le fascinus » ; Gallimard, « Folio », 1994, p. 80-81.
   
P. A. Riffard, Ésotérismes d’ailleurs : les ésotérismes non occidentaux, chap. 4, « Les Amérindiens » ; Robert Laffont, « Bouquins », 1997, p. 170-171.
   
P. Quignard, La Haine de la musique (1996), ixe traité: « Désenchanter », Gallimard, « Folio », 1997, p. 273.
   
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