Retour au menu
Dernière édition MMV - Solstice d’été  
Retour en prison ‡‡ Seuil / Menu / Prison /
Gémonies / Prison / Menu / Seuil ‡‡ Tour de prison
       
  Ne pas confondre les gémonies latines avec l’hégémonie grecque.
Le mot latin gemoniæ – au féminin pluriel – désigne les escaliers (scalæ) taillés dans le roc du Capitolin.
       
Gemoniæ scalæ : les escaliers gémonies.
  « Lat. gemoniæ scalæ, ou, par abréviation, gemoniæ. Les uns le tirent d’un nom propre Gemonius, les autres de gemere, gémir. Ce qui pourrait donner de l’appui à cette dernière étymologie, c’est que les gémonies étaient dites aussi gradus gemitorii. »
       
On y traînait les cadavres des criminels avec des crocs
  « Gémonies : Terme d’antiquité. À Rome, escalier sur lequel on exposait les corps des condamnés qui avaient été exécutés (étranglés) dans la prison ; de là on traînait leurs corps avec des crocs dans le Tibre. »
       
Les gémonies étaient chez les Romains à peu près ce que sont les fourches patibulaires en France
  « Gémonies, s. f. pl. (Hist.) Les gémonies étaient chez les Romains à peu près ce que sont les fourches patibulaires en France. (Voyez « Gibet ».) Elles furent ainsi nommées, ou de celui qui les construisit, ou de celui qui y fut exposé le premier, ou du verbe gemo, je gémis. D’autres disent gemoniæ scalæ, ou gradus gemonii. C’était, selon Publius Victor ou Sextus Rufus, un lieu élevé de plusieurs degrés, d’où l’on précipitait les criminels. D’autres les représentent comme un lieu où l’on exécutait et où l’on exposait les malfaiteurs. Les gémonies étaient dans la dixième région de la ville, auprès du temple de Junon. C’est Camille qui, l’an de Rome 358, destina ce lieu à exposer le corps des criminels à la vue du peuple ; ils étaient gardés par des soldats, de peur qu’on ne vînt les enlever pour les enterrer ; et lorsqu’ils tombaient de pourriture, on les traînait de là avec un croc dans le Tibre. »
       
Du côté du Forum étaient les Scalæ gemoniæ, ainsi appelées à cause des gémissements des malheureux qu’on menait en prison
  « Il nous restait un peu de jour : nous en avons profité pour descendre dans la prison Mamertine et Tullienne.
Ancus Marcius, quatrième roi de Rome, était pauvre, et construisit cette prison dans une ancienne carrière ; Servius Tullius y ajouta une prison creusée au-dessous de la première, et qui fut destinée aux grands criminels. De son nom, elle fut appelée « Tullienne ».
Cet édifice est composé de grands quartiers de pierres volcaniques. Sa façade vers le Forum a quarante de pieds et demi de long sur dix-neuf de haut. Une sorte de frise construite en travertin présente les noms des consuls C. Vibius Rufinus et M. Cocceius Nerva, qui ont restauré cette prison l’an 22 de J.-C. et de Rome 775.
Nous avons trouvé que la prison supérieure a vingt-cinq pieds de long, dix-huit de large et treize de haut. Les prisonniers y étaient descendus au moyen d’une corde et par un trou rond pratiqué dans la voûte. On les introduisait de la même manière dans la prison inférieure, qui a dix-huit pieds de diamètre et six de hauteur.
Du côté du Forum étaient les Scalæ gemoniæ, ainsi appelées à cause des gémissements des malheureux qu’on menait en prison ; c’est comme le Ponte dei Sospiri, à Venise. Près de ces degrés, on jetait les cadavres des criminels pour effrayer le peuple.
Ce fut dans cette prison que Jugurtha périt de faim. Elle a vu Syphax, roi de Numidie, et Persée, roi de Macédoine. On prétend que sous Néron saint Pierre fut enfermé ici pendant neuf mois ; rien de plus faux suivant les écrivains protestants. Les escaliers inférieurs sont modernes, au-dessus de cette prison est la petite église de San Giuseppe. »
       
     
       
 
   
       
       

 

   
É. Littré (1801-1881), Dictionnaire de la langue française, s.v. « Gémonies », “Étymologie”.
   
É. Littré (1801-1881), Dictionnaire de la langue française, s.v. « Gémonies ».
   
Diderot & d’Alembert (sous la direction de –), Encyclopédie, ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers (1751-1765), s.v. « Gémonies ».
   
Stendhal (1783-1842), Promenades dans Rome (1829), 31 décembre 1828 ; Gallimard, « Pléiade » : Voyages en Italie, 1973, p. 1118.
   

En haut de page