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Il est très
instructif de visiter l’histoire des prisons. Outre qu’elle a le mérite
de déniaiser considérablement nos représentations,
cette histoire a le grand avantage de nous présenter la chose même
de façon autrement plus saisissante que l’abondante littérature
idéaliste ou réaliste à ce sujet.
Historiciser la prison d’aujourd’hui, c’est en montrer la dimension "contingente"
(pour parler comme les métaphysiciens) : les choses sont ce
qu’elles sont, seulement cette grosse machine n’est pas sortie toute casquée
de la cuisse de la Justice. Notre appareil pénitentiaire pourrait
ne pas être ce qu’il est. Tel que nous le connaissons aujourd’hui,
il résulte d’une invention moderne, au sens technique que Michel
Foucault a brillamment mis au jour dans son ouvrage de 1975. Comme son
sous-titre l’indique, Surveiller et punir décrit la "naissance
de la prison". |
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Commentant la réforme
universitaire menée à la suite des événements de Mai 1968, Marguerite
Yourcenar exprime sa défiance vis-à-vis des "réformes"
institutionnelles : |
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Chaque fois que je suis tentée
de blâmer l’erreur et la confusion présentes, je me souviens qu’elles
ont pris naissance grâce aux fautes et aux carences du passé :
tout est à reprendre, mais de plus loin qu’on ne croit…
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« Ces programmes vaudront ce que vaudront
les gens qui auront à les exécuter. Là où je diffère de vous, c’est peut-être
dans un jugement plus sévère porté sur l’ancienne université. Il en va
de même en toutes choses : chaque fois que je suis tentée de blâmer
l’erreur et la confusion présentes, je me souviens qu’elles ont pris naissance
grâce aux fautes et aux carences du passé. Tout est à reprendre, mais
de plus loin qu’on ne croit. » |
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