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Dernière édition MMIV Dé 21 - Minuit  
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Hypocrisie / Prison / Menu / Seuil ‡‡ Tour de prison
       
  En prison, les détenus cassent souvent les claustras. À quoi répond cette envie de casser les fenêtres et les murs ?
       
Tellement accablé d’hypocrisies de tous ordres (classe, religion, politique), l’homme a eu soudain envie de casser les fenêtres
  Interrogée par une journaliste sur la tendance, après 1968, à tout dire de l’intimité, en particulier dans la littérature, Marguerite Yourcenar répondait qu’elle n’était pas choquée par ce besoin de tout mettre sur la table.
      « ça ne me choque pas, parce qu’en principe il faut que tout soit su. Il vaut mieux décrire les choses comme elles sont que de ne pas les décrire du tout. Mais d’autre part elles ne sont jamais décrites tout à fait comme elles sont. Quand elles sont décrites avec un certain manque de sympathie, de douceur, de respect et ainsi de suite […]. Il faut penser que depuis des siècles, l’être humain a été écrasé par l’hypocrisie. Qui a toujours été différente. Des hypocrisies de classe – il fallait penser, il fallait agir comme la classe la plus cultivée, la classe supérieure –, des hypocrisies de religion, des hypocrisies politiques – et ça existe encore, d’ailleurs, tout ça –, et alors l’homme finalement s’est senti tellement accablé qu’il a eu envie de casser les fenêtres à l’époque. »
     
       
     
       
     
       
     
       
 
   
       
       

 

   
M. Yourcenar (1903-1987), Portrait d’une voix : vingt-trois entretiens (1952-1987), entretien avec Denise Bombardier à la télévision canadienne, 2 juin 1985 ; Gallimard, « N.R.F. », 2002, p. 335.
   

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