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Dernière édition MMIV Dé 21 - Minuit  
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Prenez patience, il n’y a rien de durable en ce monde, ni peine ni plaisir.
  « J’ai été bien chagrin de voir que vous fussiez si triste. – Quelle mauvaise chose que la vie, n’est-ce pas ? C’est un potage sur lequel il y a beaucoup de cheveux, et qu’il faut manger pourtant. Aussi, souvent, le cœur vous en lève-t-il de dégoût ! […] Il en est toujours ainsi : ceux qui s’aiment sont séparés. Et l’on vit avec qui vous trouble. – Prenez patience pourtant, pauvre Henriette. Il n’y a rien de durable en ce monde, ni peine ni plaisir. – Et si l’humidité de la tristesse vous pénètre l’âme, comme un brouillard d’hiver, quelque soleil peut-être viendra plus tard vous la réchauffer de bonheur. Lisez, faites de la musique, tâchez de ne pas penser. C’est là le mal : rêver, – mais c’est pourtant si doux, n’est-ce pas ? »
       
     
       
     
       
     
       
     
       
 
   
       
       

 

   
G. Flaubert (1821-1880), Lettre, à Henriette Collier, Croisset, mardi gras, 24 février 1852 ; Gallimard, « Pléiade » : Correspondance, t. ii, 1980, p. 47.
   

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