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« J’ai été bien chagrin de
voir que vous fussiez si triste. – Quelle mauvaise chose que la vie, n’est-ce
pas ? C’est un potage sur lequel il y a beaucoup de cheveux, et qu’il
faut manger pourtant. Aussi, souvent, le cœur vous en lève-t-il de dégoût !
[…] Il en est toujours ainsi : ceux qui s’aiment sont séparés. Et
l’on vit avec qui vous trouble. – Prenez patience pourtant, pauvre Henriette.
Il n’y a rien de durable en ce monde, ni peine ni plaisir. – Et si l’humidité
de la tristesse vous pénètre l’âme, comme un brouillard d’hiver, quelque
soleil peut-être viendra plus tard vous la réchauffer de bonheur. Lisez,
faites de la musique, tâchez de ne pas penser. C’est là le mal :
rêver, – mais c’est pourtant si doux, n’est-ce pas ? » |