Dernière édition MMIV Dé 21 - Minuit |
En prison, sport ou pas sport, les corps végètent. | |||
Le prisonnier n’est rien de plus qu’une plante ou un marronnier... |
« La mobilité est la liberté par excellence ; et cette liberté est pour l’homme une latitude aussi élémentaire et aussi vitale que l’oxygène atmosphérique. Et inversement l’homme privé de sa liberté, c’est-à-dire frustré de son attribut essentiel, est d’abord un homme condamné à l’immobilité : tel est le châtiment fondamental. Misérablement empêché de compenser par le déplacement sa finitude humaine, le prisonnier est un homme transformé en végétal et il ressemble au platane de Paul Valéry, dont le pied est « retenu par la force du site » ; la paralysie l’enracine sur place et le réduit à un état de pure dépendance. Le prisonnier n’est rien de plus qu’une plante ou un marronnier. » | ||
|
|||
V. Jankélévitch (1903-1985), L’Irréversible et la Nostalgie (1974), chap. ier, « Irréversibilité et temporalité », 2, “L’aller et retour dans l’espace” ; Flammarion, « Champs », no 123, 1974, p. 16. | |