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Dernière édition MMIV Noûs 11 - Minuit
Affaire
     
 
Ne point faire une affaire de ce qui n’en est pas une.
 

« Ne point faire une affaire de ce qui n’en est pas une. Comme il y a des gens qui ne s’embarrassent de rien, d’autres s’embarrassent de tout, ils parlent toujours en ministres d’État. Ils prennent tout au pied de la lettre ou au mystérieux. Des choses qui donnent du chagrin, il y en a peu dont il faille faire cas, autrement on se tourmente bien en vain. C’est faire à contresens que de prendre à cœur ce qu’il faut jeter derrière le dos. Beaucoup de choses qui étaient de quelque conséquence n’ont rien été parce que l’on ne s’en est pas mis en peine ; et d’autres qui n’étaient rien sont devenues choses d’importance, pour en avoir fait grand cas. Du commencement, il est aisé de venir à bout de tout ; après cela, non. Très souvent le mal vient du remède même. Ce n’est donc pas la pire règle de la vie que de laisser aller les choses. »

 
 
   
       
 
 
   
 
 
   
 
 
   
 
 
   
 
 
   

 

   
B. Gracián (1601-1658), Oráculo manual y Arte de prudencia (1647), § 121 : No hazer negocio del no negocio. Assí como algunos todo lo hazen cuento, assí otros todo negocio : siempre hablan de importancia, todo lo toman de veras, reduziéndolo a pendencia y a misterio. Pocas cosas de enfado se han de tomar de propósito, que sería empeñarse sin él. Es trocar los puntos tomar a pechos lo que se ha de echar a las espaldas. Muchas cosas que eran algo, dexándolas, fueron nada ; y otras que eran nada, por aver hecho caso dellas, fueron mucho. Al principio es fácil dar fin a todo, que después no. Muchas vezes haze la enfermedad el mismo remedio, ni es la peor regla del vivir el dexar estar. – trad. Amelot de La Houssaie (1634-1706) : L’Homme de cour, 1684.
   
   

 

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