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Dernière édition MMV - Ours - Minuit  
Angoissant  
       
 

Un problème peut être angoissant.

       
J’appelle révolution le problème angoissant, qu’enfant de pauvre j’ai toujours compris : la différence entre le sort des enfants de riches et les enfants du peuple…
  « Je ne me plains de rien. Je subis, comme tout le monde, le sort de notre époque et je ne suis pas loin de m’en féliciter. Je crois en effet, depuis longtemps, qu’une sorte de révolution plus ou moins mondiale doit se produire. J’appelle révolution le problème angoissant, qu’enfant de pauvre j’ai toujours compris : la différence entre le sort des enfants de riches et les enfants du peuple.
Cette révolution est en train de se faire plus ou moins pacifiquement sous nos yeux. Le fascisme et le capitalisme se défendent encore ici et là, déjà avec moins de conviction. Quant aux gouvernements quels qu’ils soient, l’homme de la rue n’y croit plus.
Ce sont, à ses yeux et aux miens, des pantins heureux de détenir un certain pouvoir, et de vivre dans un monde aussi artificiel que la cour de Napoléon, celle de Louis-Philippe où Guizot disait aux bourgeois français : « Enrichissez-vous. »
Pas au peuple, car le peuple n’avait pas les moyens de s’enrichir. Mais aux riches de s’enrichir davantage. »
       
     
       
     
       
     
       
     
       
 
   
       
       

 

   
G. Simenon (1903-1989), Mes dictées, « Les petits hommes » (1976), 26 septembre 1974 ; Presses de la Cité, « Omnibus » : Tout Simenon, t. 26, 1993, p. 793.
   
 
   
 
   
 
   
 
   
 
   
   
   
   
   

 

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