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Dernière édition MMIV Noûs 11 - Minuit
Circonlocution
La notion de circonlocution concerne l'expression ou la formulation du problème.
La circonlocution résulte de l'embarras qu'on éprouve à dire une certaine chose : on tourne autour, on la contourne avant d'y arriver. Qui évite ces tours et détours, parle sans ambages ni circonvolutions (Courier) : il va droit au but, et directement à l'essentiel.
Bref, il est bon de savoir tourner sa langue, certes, mais ne pas tourner inutilement autour du pot.
   
 
Circoloncution ou périphrase ?
  Du point de vue étymologique, le mot de circonlocution est l'équivalent latin du grec périphrase. À la rigueur, l'un est synonyme de l'autre.
Du point de vue stylistique, cependant, il est permis de nuancer. Il suffit d'admettre que la circonlocution est à la phrase, ce que la périphrase est au mot, un tour pour rien – ou presque –, sinon pour éviter de dire la chose toute crue. Autrement dit, la différence introduite est une différence de taille : une circonlocution réduite à sa plus simple expression tient en une phrase, tandis que la périphrase réduite à sa plus simple expression tient en un mot.
L'intérêt de la circonlocution n'est pas négligeable : elle rend prolixe. On donne de l'étoffe, on habille ; on allonge et on rallonge ; on en rajoute et on enrobe une simple proposition, par l'expression oblique et indirecte du propos.
Aussi, la circonlocution peut produire un effet ridicule ou pervers, proche de l'emphase. En cas de grossesse nerveuse, une simple phrase, au départ toute simple, peut enfler, prendre du ballon, gonfler à bloc, et accoucher d'une souris.
       
Circonlocution : ça traîne.
  « Circonlocutions et traînées de paroles (et grandes traînes de paroles). »
 
 
   
 
 
   
 
 
   
 
 
   

 

P.-L. Courier (1772-1825), Pamphlet des pamphlets (1824) ; Gallimard, « Pléiade » : Œuvres complètes, 1951, p. 213.
   
P. Claudel (1868-1955), Journal, octobre 1918 ; Gallimard, « Pléiade », t. I, 1968, p. 424.
   

 

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