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  Écueil  

  Gare aux écueils !  
  Toutes les navigations ne sont pas paisibles. Résoudre un problème oblige parfois à contourner des écueils – au risque d’échouer. Un écueil, c’est aussi un problème à éviter.
 

Un exemple pris dans la théorie de l’information.

 
Beaucoup de bruit pour rien.
Au cours d’une recherche d’information, bruit et silence représentent deux écueils. Dans le jargon des bibliothèques, notamment, le « silence » désigne l’absence de réponse à la formulation d’une requête, tandis que le « bruit » désigne la prolifération de réponses non pertinentes.
  On pourrait évidemment discerner bien d’autres écueils : laisser la situation pourrir, le processus s’ensabler, les acteurs s’enliser, ou regarder avec compassion quelqu’un se noyer dans un verre d’eau.
         
Voilà l’écueil contre lequel butent toutes les utopies
  « Savoir encaisser sans répondre, sans même envisager l’éventualité d’une vengeance – c’est là la clef de tout, c’est là un art que je m’évertue depuis si longtemps à apprendre sans y réussir, sinon à | de rares moments, – mais alors même, comment savoir si ma victoire n’est pas le fruit de la lâcheté ?
Renoncer à se venger, non dans l’immédiat, mais dans l’éternité, encaisser tous les coups pour toujours. L’omniprésence de la vengeance, voilà l’écueil contre lequel butent toutes les utopies, voilà l’obstacle majeur et invincible à l’instauration du Paradis.
Je veux refouler ma vengeance, mais elle agit secrètement, et je me venge sans le savoir dans les moments même où je me rengorge, où je me flatte d’être plus avancé en sagesse que n’importe quel autre mortel. Mon sang charrie de la vengeance ; elle l’épaissit, l’alourdit, elle… »
 
         
         
         
         
         
         
         
         
         
         
         
         
         
         
         
         
         
         
         
         
         
         

   
E. Cioran (1911-1995), Cahiers (1957-1972), fin décembre 1966 ; Gallimard, « N.R.F. », 1997, p. 453-454.
   
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