Dernière édition MMIV Dé 21 - Minuit |
Un problème mal formulé, ou formulé de
travers, est tout simplement débile. |
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Problèmes logico-philosophiques : ce livre traite de problèmes de philosophie et montre que la formulation de ces problèmes repose sur un malentendu de la logique de notre langage. (On pourrait résumer tout le sens de ce livre en ces mots : tout ce qui peut être dit peut être dit clairement ; et ce dont on ne peut parler on doit le taire.) |
« Il se peut que ce livre
ne soit compris que par celui qui aura lui-même déjà pensé les pensées
qui y sont exprimées – ou des pensées analogues. Ce n’est donc pas un
manuel. Son objet serait atteint s’il procurait du plaisir à qui le lirait. Le livre traite de problèmes de philosophie et, comme je le crois, montre que la formulation de ces problèmes repose sur un malentendu de la logique de notre langage. On pourrait résumer tout le sens de ce livre en ces mots : tout ce qui peut être dit peut être dit clairement ; et ce dont on ne peut parler on doit le taire. Le livre, en conséquence, tracera des limites à la pensée, ou plutôt – non à la pensée, mais à l’expression des pensées, car, pour tracer une limite à la pensée, nous devrions être capables de penser des deux côtés de cette limite (nous devrions être capable de penser ce qui ne peut être pensé). La limite ne peut, par conséquent, être tracée que dans le langage, et ce qui se trouve de l’autre côté de la limite sera simplement du non-sens. » |
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L. Wittgenstein (1889-1951),
Tractatus
logico-philosophicus (1921),
« Préface », Vienne, 1918 : Dieses
Buch wird vielleicht nur der verstehen, der die Gedanken, die darin
ausgedrückt sind – oder doch ähnliche Gedanken – schon selbst einmal
gedacht hat. – Es ist also kein Lehrbuch. – Sein Zweck wäre erreicht,
wenn es einem, der es mit Verständnis liest, Vergnügen bereitete. /
Das Buch behandelt die philosophischen Probleme und zeigt – wie ich
glaube – daß die Fragestellung dieser Probleme auf dem Mißverständnis
der Logik unserer Sprache beruht. Man könnte den ganzen Sinn des Buches
etwa in die Worte fassen : Was sich überhaupt sagen läßt, läßt
sich klar sagen; und wovon man nicht reden kann, darüber muß man schweigen.
/ Das Buch will also dem Denken eine Grenze ziehen, oder vielmehr –
nicht dem Denken, sondern dem Ausdruck der Gedanken : Denn um dem
Denken eine Grenze zu ziehen, müßten wir beide Seiten dieser Grenze
denken können (wir müßten als denken können, was sich nicht denken läßt).
/ Die Grenze wird also nur in der Sprache gezogen werden können und
was jenseits der Grenze liegt, wird einfach Unsinn sein. – Gallimard, « Tel », no 109, 1998, p. 27. |
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