Dernière édition MMIV Dé 21 - Minuit |
Vous dites : cest un sérieux problème. Mais
est-ce bien sérieux ? Vous voulez plutôt rire. |
|||
Une chose bien trop importante pour qu’on en parle avec sérieux. |
« Le
prince Pétrovitch : Je suis fatigué de la vie, prince.
Depuis la fin de la saison d’opéra, je suis un martyr perpétuel de l’ennui. Le prince Paul : La maladie du siècle ! Il vous faut une nouvelle distraction, prince. Voyons… vous avez déjà été marié deux fois ; et si vous essayiez… de tomber amoureux pour une fois. Le baron Raff : Je n’arrive pas à vous comprendre. Le prince Paul, souriant : Si j’avais été fait pour que vous puissiez me comprendre plutôt que pour satisfaire mes propres besoins, j’aurais fait bien piètre figure dans le monde, je le crains. Le comte Rouvaloff : Apparemment, il n’y a rien dans la vie qui ne soit pour vous matière à plaisanter. Le prince Paul : Ah ! mon cher comte, la vie est bien trop importante pour qu’on en parle avec sérieux. » |
||
|
|||
O. Wilde (1854-1900), Véra, ou les Nihilistes (1880), acte ii ; Gallimard, « Pléiade », 1996, p. 1006. | |