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  Une curiosité de la faune humaine sur la surface du globe : les uns ont, les autres n’ont rien. Lesquels sont les plus à plaindre ?
         
On n’a rien sans peine :
la vie est un perpétuel travail…
  « Nous devons avoir le courage de le répéter aux instituteurs, il est indispensable qu’ils se cultivent eux-mêmes ; il ne s’agit pas d’enseigner à tort et à travers ; il faut savoir ce que l’on enseigne, c’est-à-dire qu’il faut avoir commencé par s’enseigner soi-même ; les hommes les plus éminents ne cessent pas de se cultiver, ou plutôt les hommes les plus éminents sont ceux qui n’ont pas cessé, qui ne cessent pas de se cultiver, de travailler ; on n’a rien sans peine, et la vie est un perpétuel travail. Afin de s’assurer la clientèle des instituteurs, on leur à trop laissé croire que l’enseignement se conférait. L’enseignement ne se confère pas : il se travaille, et se communique. On les a inondés de catéchismes républicains, de bréviaires laïques, de formulaires. C’était avantageux pour les auteurs de ces volumes, et pour les maisons d’édition. Mais ce n’est pas en récitant des bréviaires, qu’un homme se forme ; c’est en lisant, en regardant, en écoutant. Qu’on lise Rabelais ou Calvin, Molière ou Montaigne, Racine ou Descartes, Pascal ou Corneille, Rousseau ou Voltaire, Vigny ou Lamartine, c’est en lisant qu’un homme se forme, et non pas en récitant des manuels. Et c’est, aussi, en travaillant, modestement. »  
 
 
     
       
         
       
         
       
         
       
         
       
         
         
         
         
         
         
         
         
         

   
C. Péguy (1873-1914), « De Jean Coste », 4 novembre 1902 ; Gallimard, « Pléiade » : Œuvres en prose complètes, t. i, 1987, p. 1058.
   
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