|
|
|
« Nous devons avoir le courage
de le répéter aux instituteurs, il est indispensable qu’ils se cultivent
eux-mêmes ; il ne s’agit pas d’enseigner à tort et à travers ;
il faut savoir ce que l’on enseigne, c’est-à-dire qu’il faut avoir commencé
par s’enseigner soi-même ; les hommes les plus éminents ne cessent
pas de se cultiver, ou plutôt les hommes les plus éminents sont ceux
qui n’ont pas cessé, qui ne cessent pas de se cultiver, de travailler ;
on n’a rien sans peine, et la vie est un perpétuel travail. Afin de
s’assurer la clientèle des instituteurs, on leur à trop laissé croire
que l’enseignement se conférait. L’enseignement ne se confère pas :
il se travaille, et se communique. On les a inondés de catéchismes républicains,
de bréviaires laïques, de formulaires. C’était avantageux pour les auteurs
de ces volumes, et pour les maisons d’édition. Mais ce n’est pas en
récitant des bréviaires, qu’un homme se forme ; c’est en lisant,
en regardant, en écoutant. Qu’on lise Rabelais ou Calvin, Molière ou
Montaigne, Racine ou Descartes, Pascal ou Corneille, Rousseau ou Voltaire,
Vigny ou Lamartine, c’est en lisant qu’un homme se forme, et non pas
en récitant des manuels. Et c’est, aussi, en travaillant, modestement. » |
|