Retour au menu
Dernière édition MMV - Équinoxe du printemps  
Retour à rien‡‡ Seuil / Menu / Rien /
Pour / Rien / MenuSeuil ‡‡ Vers rien
       
 

La question n’est pas de savoir si l’on est pour, ou contre. Ni pour quoi, qui ou qu’est-ce.
Chanson que tout cela ! Chanson canadienne : J’y ai dit viens derrière le bois comme ça pour rien... laisse tomber ton lait qu’est sur le feu. Enfin, ce n’est ni pour du beurre, ni pour des prunes, ni pour les chiens. Seulement pour vos beaux yeux.

       
Pour rien ?
  « Ce matin, à la radio, un prof, parlant des sophistes anciens, les incriminait, à la suite de Socrate, d’avoir vendu leur enseignement, de s’être laissé payer par leurs élèves, d’avoir fait des « tournées » dans les villes les plus importantes pour y gagner de l’argent avec des « conférences », etc.
… Et vous, aurais-je dit à ce cuistre, c’est sans doute pour rien que vous faites chaque semaine ces communications savantes et ineptes… »
       
Il n’est pas comme Tartufe, il n’enseigne pas « à n’avoir affection pour rien »
  « Le paysan savoyard n’est pas cauteleux comme un Normand, mais prudent comme un honnête homme qui a peur. Le fond de son cœur est occupé par la religion, mais une religion non méchante ; car son curé aussi est Savoyard, c’est-à-dire bon homme au fond ; il n’est pas comme Tartufe, il n’enseigne pas « à n’avoir affection pour rien ».
D’un autre côté, le paysan savoyard n’agit jamais à l’étourdie comme l’heureux paysan des environs de Paris ; « il n’étend le bras que là où il voit clair, et ne se mêle d’aucune affaire que lorsqu’il n’aperçoit au travers ni noise avec l’autorité, ni brouille avec ses voisins, ni rapprochement quelconque avec les carabiniers royaux (les gendarmes) ».
Au fond, le paysan savoyard est excellent ; si elle eût duré pour lui, la Révolution française lui eût donné le courage d’oser. »
       
       
       
       
       
       
       

 

   
E. Cioran (1911-1995), Cahiers (1957-1972), 7 décembre 1967 ; Gallimard, « N.R.F. », 1997, p. 534.
   
Stendhal (1783-1842), Voyage en France (1838), Chambéry, le… ; Gallimard, « Pléiade » : Voyages en France, 1992, p. 427.
   

En haut de page