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Dernière édition MMV - Ours - Minuit  
Déclamation  
       
 

 

       
Déclamations qui se font par les écoliers pour apprendre à parler en public
  « Déclamation : Discours prononcé en public et sur le ton d’orateur. Il se dit particulièrement de ces exercices et déclamations qui se font par les écoliers pour apprendre à parler en public. Une déclamation contre Hannibal, contre Pyrrhus, etc. Les déclamations de Quintilien.
Déclamation : invective qu’on fait contre les personnes et les vices. Il parla d’un tel en une telle compagnie : ce ne fut pas sans faire une longue déclamation contre lui. Tout le plaidoyer de cet avocat n’a été qu’une perpétuelle déclamation contre ses parties adverses. »
       
L’art de la déclamation : un art de ne pas tomber dedans ?
  « 1o) L’art de la prononciation dans les discours publics, avec les accompagnements de la contenance et des gestes. L’art de la déclamation. Il a du talent pour la déclamation.
2o) Chez les Romains, exercice qu’on faisait faire aux jeunes gens, pour les disposer à l’éloquence du barreau. Dans l’ancienne université, composition dont le régent était auteur et qu’il faisait réciter, à un certain jour, à ses écoliers en présence des camarades et des parents.
3o) Emploi vicieux d’expressions et de phrases pompeuses. Tomber dans la déclamation. Discours, écrit plein de recherche et d’affectation et vide de choses. Ce discours n’est qu’une ennuyeuse déclamation.
Discours injurieux, violent. Son plaidoyer ne contient que des déclamations contre sa partie. Les déclamations de la place publique.
4o) Terme de musique. Art de rendre, par les inflexions de la voix et le nombre de la mélodie, l’accent grammatical et l’accent oratoire convenables aux paroles. »
       
Déclamation, débit, récitatif.
  « Déclamation, débit, récitatif. – Le mot déclamation pris dans un sens restreint, signifie le ton et les inflexions de voix de celui qui déclame. En ce sens, il ne s’applique guère qu’aux passages élevés et passionnés en prose et en vers. On dit plutôt le débit quand il s’agit de morceaux d’un caractère simple et aisé, et le récitatif si l’énonciation se fait suivant les degrés de l’échelle musicale. La déclamation diffère du simple débit en ce que l’on appuie davantage sur les syllabes sonores ou muettes, sur les liaisons, sur les accents toniques, et que par conséquent l’on fait mieux sentir le rythme du discours. »
       
Prenons, par exemple, le thème de la révolte et du blasphème, qui a fourni à tant d’éloquentes déclamations : ces injures lancées dans le vide ont quelque chose de puéril et ne nous font vraiment aucun bien…
  « Le but de la poésie n’est pas, comme dit Baudelaire, de plonger « au fond de l’Infini pour trouver du nouveau », mais au fond du défini pour y trouver de l’inépuisable. C’est cette poésie qui est celle de Dante.
Considérons par contraste quelques-uns de ces thèmes que la poésie du xixe siècle a cru découvrir, et dont l’inspiration a rempli maints tomes déjà poudreux. Nous trouvons qu’ils ne composent pas, qu’ils ne s’arrangent pas avec l’ensemble de la réalité. Ils ressemblent à ce point de vue aux hérésies. Et comme les livres ne détruisent pas la réalité, c’est eux qui sont détruits. Prenons, par exemple, le thème de la révolte et du blasphème, qui, de Byron à Leconte de Lisle, a fourni à tant d’éloquentes déclamations. Ces injures lancées dans le vide ont quelque chose de puéril et ne nous font vraiment aucun bien. Elles font de nous des espèces de proscrits à l’intérieur, des retranchés de cette grande paix dont il nous a plu de nous exclure nous-mêmes, mais sur laquelle le soleil ne cessera pas à cause de notre bouderie de se lever et de se coucher. »
       
     
       
 
   
       
       

 

   
A. Furetière (1619-1688), Dictionnaire universel (1690), s.v. « Déclamation ».
   
É. Littré (1801-1881), Dictionnaire de la langue française, s.v. « Déclamation ».
   
É. Littré (1801-1881), Dictionnaire de la langue française, s.v. « Déclamation », “Synonymes”.
   
P. Claudel (1868-1955), Accompagnements, « Introduction à un poème sur Dante » (1921), II ; Gallimard, « Pléiade » : Œuvres en prose, 1965, p. 424.
   

 

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