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Dernière édition MMV - Ours - Minuit  
Deus ex machina  
       
 

 

       
Le deus ex machina au théâtre.
  Le deus ex machina, littéralement le « dieu descendu d’une machine », est une notion dramaturgique qui motive la fin d’une pièce de théâtre par l’apparition d’un acteur inattendu.
  Dans certaines mises en scène des tragédies grecques, on utilisait une machine suspendue à une grue pour introduire sur scène un dieu capable de résoudre « en un tour de mains » toutes les questions irrésolues. Par extension, le deus ex machina représente l’intervention inopinée et providentielle d’un personnage ou d’une force quelconque capable de dénouer une situation inextricable.
    Selon Aristote, le deus ex machina ne doit intervenir que « pour des événements qui se sont passés avant, événements que l’homme ne peut savoir, ou par des événements qui se sont passés après et ont besoin d’être prédits et annoncés ». La surprise de ce type de dénouement est nécessairement totale.
  Le deus ex machina est souvent utilisé lorsque le dramaturge est embarrassé pour trouver une conclusion logique, et qu’il cherche un moyen efficace pour régler d’un seul coup tous les conflits et toutes les contradictions. Le procédé n’apparaît pas nécessairement comme artificiel et irréaliste, il suffit que le spectateur croit à l’intervention divine ou irrationnelle.
  La comédie utilise des subterfuges apparentés au deus ex machina : reconnaissance ou retour d’un personnage, découverte d’une lettre, héritage soudain, etc. Dans ce cas, une part de hasard est admise dans les actions humaines. Pour la tragédie, en revanche, le deus ex machina n’est pas l’effet du hasard, mais l’instrument d’une volonté supérieure ; il est plus ou moins motivé, et n’est artificiel et inattendu qu’en apparence.
  Le deus ex machina est parfois un moyen ironique de finir une pièce sans faire illusion sur la vraisemblance ou la nécessité de l’épilogue. Il devient un moyen de mettre en doute l’efficacité de solutions divines ou politiques. Le deus ex machina apparaît alors comme un acteur qui sert de double ironique au dramaturge.
       
Ex machina deus.
  « Le matérialisme, c’est littéralement le deus ex machina. Ex machina deus. »
       
L’univers est une machine à fabriquer des dieux...
  « L’orgueil de l’homme a donné naissance aux dieux. Bergson dit : L’univers est une machine à fabriquer des dieux. »
       
     
       
     
       
 
   
       
       

 

   
Aristote (~384 - ~322 a.c.), Poétique, 1454 b.
   
P. Claudel (1868-1955), Journal, décembre 1926 ; Gallimard, « Pléiade », t. i, 1968, p. 743.
   
J. Cocteau (1889-1963), Le passé défini : journal, août 1954 ; Gallimard, « NRF », t. iii, 1989, p. 218.
   
 
   
 
   
 
   
   
   
   
   

 

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