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Dernière édition MMV - Ours - Minuit  
Divertissement  
       
       
Un divertissement doit divertir, et ne pas contraindre le public à résoudre des problèmes
  « Toute œuvre doit attendre le recul qui nous permet de nous rendre compte si elle correspond à ce que nous attendions d’elle. Or, il me fallait écrire vite l’Impromptu pour que les Comédiens-Français le répétassent avant le voyage au Japon. J’ai eu tort de la publier. Le recul m’a prouvé qu’il fallait présenter à Paris une version différente. Un divertissement doit divertir, et ne pas contraindre le public à résoudre des problèmes, à sauter continuellement et brutalement d’un siècle à l’autre, du comédien au personnage qu’il simule. L’essentiel demeure, mais je me suis efforcé de le rendre plus intelligible, de ne pas exiger du spectateur des connaissances qu’il n’est pas obligé d’avoir, bref, de permettre aux artistes de jouer un jeu comme celui que les enfants jouent, en équilibre entre ce qu’ils sont et ce qu’ils imaginent.
Gide disait de Thomas l’imposteur : « C’est un enfant qui, à force de jouer au cheval, devient cheval. » Et j’estime, comme Jouvet, que le véritable comédien nous donne l’illusion d’improviser son texte. Si nous l’obligeons à un contrôle excessif, le somnambule se réveille et tombe. »
       
     
       
     
       
     
       
     
       
 
   
       
       

 

   
J. Cocteau (1889-1963), L’Impromptu du Palais-Royal (1962), « Préface de la nouvelle version » ; Gallimard, « Pléiade » : Théâtre complet, 2003, p. 1263.
   
 
   
 
   
 
   
 
   
 
   
   
   
   
   

 

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