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« Je n’insisterai pas. Shakespeare
l’a dit :
Life’s but a walking shadow, a poor player
That struts and frets his hour upon the
stage,
And then is heard no more : it is a tale
Told by an idiot, full of sound and fury,
Signifying nothing…
La vie est une farce, une comédie, une tragédie universelle, et le sort
qui brasse tous les personnages du drame à leur insu, qui les secoue
comme dans un gobelet et les jette pêle-mêle sur le tapis comme des
dés au poker d’as : Elena qui allait être tuée d’un coup de feu
anonyme par un calme après-midi d’un dimanche ensoleillé ; le vieux
roi assassiné l’année suivante (et c’est peut-être parce qu’il attendait
son assassin qu’il se retournait sans cesse dans son fauteuil doré pour
me dévisager, Umberto ier,
les yeux si chargés d’inquiétude le jour de la fête) ; maman morte
| en moins de dix ans dans une solitude extrême et mon père, au bout
de vingt-cinq ans, remarié et complètement ruiné, fils de vigneron qu’il
était, parti de rien »
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