Dernière édition MMV - Ours - Minuit |
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Après Cocteau, ses yeux en vrille, ses mains qui parlent, sa mimique, les gestes des autres semblent pesants… |
« Déjeuner chez Mme Cocteau. Jean Cocteau
se moque des aphorismes de Gustave Le Bon dans le Figaro. Il les parodie : | « La guerre est un fléau. »
« La guerre est à la paix ce que la péritonite est au coryza, etc… » Il est impossible de raconter une histoire de Cocteau, surtout moi, qui n’arrive jamais à me faire entendre avec ma voix sourde et qui contracte tellement les histoires, par ennui de m’écouter moi-même, que personne ne comprend. Après Cocteau, ses yeux en vrille, ses mains qui parlent, sa mimique, les gestes des autres semblent pesants ; le lendemain, on ne se rappelle rien. La grande-duchesse Anastasie disait : Il est impayable ce jeune Cocteau ; malheureusement, j’oublie tout ce qu’il dit : je vais acheter un petit carnet. » |
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P. Morand (1888-1976), Journal d’un attaché d’ambassade (1916-1917), 11 octobre 1916 ; Gallimard, « NRF », 1963, p. 32-33. | |