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  Vie  

 

  On voudrait croire que la vie et le théâtre font deux, sauf que les deux font la paire.
         
         
Au théâtre comme dans la vie
  « Au théâtre comme dans la vie, il y a le côté cœur et le côté jardin. »  
         
Je n’insisterai pas. Shakespeare l’a dit : la vie est une farce, une comédie, une tragédie universelle.
 

« Je n’insisterai pas. Shakespeare l’a dit :
Life’s but a walking shadow, a poor player
That struts and frets his hour upon the stage,
And then is heard no more : it is a tale
Told by an idiot, full of sound and fury,
Signifying nothing…

La vie est une farce, une comédie, une tragédie universelle, et le sort qui brasse tous les personnages du drame à leur insu, qui les secoue comme dans un gobelet et les jette pêle-mêle sur le tapis comme des dés au poker d’as : Elena qui allait être tuée d’un coup de feu anonyme par un calme après-midi d’un dimanche ensoleillé ; le vieux roi assassiné l’année suivante (et c’est peut-être parce qu’il attendait son assassin qu’il se retournait sans cesse dans son fauteuil doré pour me dévisager, Umberto ier, les yeux si chargés d’inquiétude le jour de la fête) ; maman morte | en moins de dix ans dans une solitude extrême et mon père, au bout de vingt-cinq ans, remarié et complètement ruiné, fils de vigneron qu’il était, parti de rien »

 
         
Regarder la vie comme un bal masqué.
  « Je suis convaincu qu’un com[ic] ba[rd] doit arranger sa vie d’une manière toute différente de celle d’Alfieri. Il eût eu plus d’esprit, plus de talent et plus de bonheur en ne voulant pas lutter de caractère et d’orgueil avec des institutions inébranlables ; il fallait regarder la vie comme un bal masqué où le prince ne s’offense pas d’être croisé par le perruquier en domino.
Il y aurait dans le caractère d’Alfieri pris de ce côté-là le sujet d’une comédie destinée à ramener ces bilieux pleins de vertu au beylisme. Elle ridiculiserait Le Misanthrope de Molière (qu’on n’aille pas croire que je ne respecte pas cet homme étonnant). »
 
         
Le drame de la vie.
 

« On vit d’optimisme. La vie commence à cinquante ans et tout le drame est là, car c’est alors un débordement de passions. À cet âge, l’homme court après les petites filles, il s’habille plus jeune, il va au thé dansant, il boit, car l’alcool donne une illusion de force. Il se saoule de tout. Comprendra-t-il un jour que, passé la trentaine, il s’en va vers sa fin ? »

 
         

   
P. Claudel (1868-1955), Journal, décembre 1944 ; Gallimard, « Pléiade », t. ii, 1969, p. 504.
   
B. Cendrars (1887-1961), Bourlinguer (1948), « Gênes : l’épine d’Ispahan » ; Denoël : Œuvres complètes, t. vi, 1961, p. 110-111.
   
Stendhal (1783-1842), Journal, 17 mars 1811 ; Gallimard, « Pléiade » : Œuvres intimes, t. i, 1981, p. 663.
   
L.-F. Céline (1894-1961), « La télévision achèvera l’esprit de l’homme, comme la fusée lui simplifiera l’existence », entretien avec Jacques Chancel, paru dans Télémagazine, no 117, 19-25 janvier 1958 ; Gallimard, « Cahiers Céline » : Céline et l’actualité littéraire (1957-1961), t. ii, 1976, p. 97.
   
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