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  Faire  

  Quoi qu’il en soit, on ne peut pas tout faire, ni soi-même – seul – ni dans aucune société. Il y a donc tout plein de choses qu’on ne peut pas faire. Pourquoi ?
 
 
     
         
Nature peut tout et fait tout.
  « Nature peut tout et fait tout. Les boiteux sont mal propres aux exercices du corps ; et aux exercices de l’esprit, les âmes boiteuses ; les bâtardes et vulgaires sont indignes de la philosophie. Quand nous voyons un homme mal chaussé, nous disons que ce n’est pas merveille, s’il est chaussetier. De même, il semble que l’expérience nous offre souvent un médecin plus mal médeciné, un théologien moins réformé, un savant moins suffisant que tout autre. »  
 
 
     
Seigneur, faites tout pour les vivants
  « Les Juifs disaient à Dieu : Seigneur, faites tout pour les vivants, car vous n’avez rien à attendre des morts. »  
 
 
     
Tout faire bien, même le mal.
  « Il faut tout faire bien même le mal. »  
 
 
     
On mettait bout à bout ce que chacun savait, pour en faire un tout qui ne contentait guère.
  « Le Roi, jusque par lui-même, cherchait des nouvelles : il en demandait, il se faisait apporter ce qui arrivait de la poste, et il n’y avait rien, ou rien qui l’instruisît ; on mettait bout à bout ce que chacun savait, pour en faire un tout qui ne contentait guère. Le Roi ni personne ne comprenaient point une armée entière placée dedans et autour d’un village, et cette armée rendue prisonnière de guerre par une capitulation signée ; la tête en tournait. Enfin, les détails grossissant peu à peu, qui d’une lettre, qui d’une autre, arriva Silly à l’Étang, le matin du 29 août. Chamillart l’amena à Meudon où le Roi était, qui s’enferma longtemps avec eux avant son dîner. »  
 
 
     
         
         
         
         
         
         
         
         
         
         
         
         
         
         
         
         
         
         

   
Montaigne (1533-1592), Les Essais, I, chap. xxv : « Du pédantisme », P.U.F., « Quadrige », 1992, p. 141.
   
A. Rivarol (1753-1801), Les Pensées, « Le chasseur de chères maximes » ; Le Cherche Midi, « Les pensées », 1989, p. 29.
   
P. Claudel (1868-1955), Journal, février 1934 ; Gallimard, « Pléiade », t. ii, 1969, p. 50.
   
Saint-Simon (1675-1755), Mémoires, 1704 : « Obscurité et rareté des nouvelles d’Allemagne » ; Gallimard, « Pléiade », t. II, 1983, p. 485.
   
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