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Dernière édition MMIV Dé 21 - Minuit  
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  Sur la prison, qui n’a jamais eu envie d’écrire un pamphlet ?
Le mot « pamphlet » apparaît au xviiie siècle dans la langue française. Il désigne un petit livre de peu de pages, sec comme un coup de trique. D’où l’inflexion parfois péjorative du terme, puisqu’un pamphlet appartient à l’âpre littérature de combat, où l’on tire à boulets rouges sur les pouvoirs en place (gouvernement, religion, personnages en vue, autorités et autres institutions sacro-saintes). On songe à des humeurs massacrantes, à des coups de tonnerre, aux rages et orages d’un Voltaire (1694-1778), d’un Sade (1740-1814), d’un Paul-Louis Courier (1772-1825) ou d’un Nietzsche (1844-1900).
Le mot est emprunté à un terme anglais, « qui est dans Shakespeare, paunflet et pamflet dans des textes de 1510, de palme-feuillet, feuillet qui se tient à la main. »
       
L’inconvénient du pamphlet, cette rosée noire, c’est que ça s’évapore vite
  « Lu Devant la douleur de Léon Daudet. Amusant, sans plus. L’inconvénient du pamphlet, c’est que ça s’évapore vite, | même P.-L. Courier, ou Veuillot ; cela ne vaut que le matin, avec l’odeur de l’encre d’imprimerie, cette rosée noire ; on en parle au déjeuner ; le soir, c’est fini ; et au fond, c’est l’histoire de tout le journalisme. Il faut que la haine soit d’une rude qualité pour rester chaude. »
       
     
       
     
       
     
       
     
       
 
   
       
       

 

É. Littré (1801-1881), Dictionnaire de la langue française, s.v. « Pamphlet », “Étymologie”.
   
P. Morand (1888-1976), Journal d’un attaché d’ambassade (1916-1917), 1er novembre 1916 ; Gallimard, « NRF », 1963, p. 50-51.
   

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