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Dernière édition MMIV Dé 21 - Minuit  
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Porte / Prison / Menu / Seuil ‡‡ Tour de prison
       
  Toutes les portes ne sont pas des porte-bonheur.
Il y a certes les portes de la perception, et celles de la connaissance ; mais il y aussi les lourdes de la prison, sans poignée intérieure, percées d’un œil de bœuf, unique comme celui des cyclopes – l’œilleton de judas, dantesque, et qui condamne.
       
Entrez par la porte étroite.
  « Entrez par la porte étroite. Large, en effet, et spacieux est le chemin qui mène à la perdition, et il en est beaucoup qui s’y engagent ; mais étroite est la porte et resserré le chemin qui mène à la Vie, et il en est peu qui le trouvent. »
       
La porte étroite, la Porte de l’Aiguille ?
  « Je cause avec l’Abbé Brunel, chapelain de N.-D. du Salut, Assomptionniste, q[ui] a vécu longtemps à Jérusalem et à Constantinople. Il me dit qu’il y avait dans un rempart de J[érusalem] une porte qu’on appelait la Porte de l’Aiguille ou le Trou de l’Aiguille : parce qu’elle était si basse que les chameaux devaient s’y agenouiller et être dépouillés de leur chargement. Ce q[ui] est d’un beau symbolisme pour l’explication de la parabole. »
       
La porte de l’invisible doit être visible.
  « Pour qu’une montagne puisse jouer le rôle de Mont Analogue, concluais-je, il faut que son sommet soit inaccessible, mais sa base accessible aux êtres humains tels que la nature les a faits. Elle doit être unique et elle doit | exister géographiquement. La porte de l’invisible doit être visible. »
       
Les grandes vérités se disent sur le pas de la porte.
  « L’essentiel surgit souvent au bout d’une longue conversation. Les grandes vérités se disent sur le pas de la porte. »
       
     
       
 
   
       
       

 

   
L’Évangile selon Matthieu, vii, 13-14 : 13 Intrate per angustam portam quia lata porta et spatiosa via quæ ducit ad perditionem et multi sunt qui intrant per eam. 14 Quam angusta porta et arta via quæ ducit ad vitam et pauci sunt qui inveniunt eam ; – trad. La Bible de Jérusalem, éd. du Cerf, « Pocket », 1998, p. 1660.
   
P. Claudel (1868-1955), Journal, décembre 1937 ; Gallimard, « Pléiade », t. ii, 1969, p. 217.
   
R. Daumal (1908-1944), le Mont analogue : roman d’aventures alpines, non euclidiennes et symboliquement authentiques (1952), « Chapitre premier, qui est le chapitre de la rencontre » ; Gallimard, « L’imaginaire », 1981, p. 18.
   
E. Cioran (1911-1995), Aveux et anathèmes (1987), « Fractures » ; Gallimard, « Quarto » : Œuvres, 1995, p. 1661.
   

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