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Condamné à
mort, Socrate a rendu l’âme en prison, après avoir bu, un
soir, une dose de ciguë.
Il fut impliqué en 399 dans un procès intenté par
trois citoyens de la démocratie athénienne. Ces bonnes consciences
d’Athènes réussir à charger un philosophe âgé
de 70 ans d’une triple accusation : "impiété",
"importation de divinités nouvelles" et "corruption
de jeunes gens". Il avait le tort impardonnable de n’être pas
tout à fait comme les autres, demandant par exemple que la justice
fut juste, et que chacun réponde de soi, sans dire n’importe quoi.
Sur l’agora, il faisait tâche. Il mouchait les beaux parleurs
et empêchait les experts de penser en rond, tannant monsieur-tout-le-monde
et réduisant à quia monsieur-je-sais-tout. Un taon,
quand il pique, on l’écrase : Socrate, lui, fut liquidé
dans les formes. Sacripant, va ! |
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« Anytus et Mélétus en accusant
Socrate de « corrompre la jeunesse » ne pensaient pas du tout
à ses mœurs ; les textes sur ce point sont formels, et conseiller
aux étudiants d’éviter cette erreur d’interprétation, qui est le résultat
de nos mœurs à nous, est un lieu commun des professeurs de philosophie
grecque. Ce qu’on lui reprochait était de corrompre les jeunes en les
détournant des dieux et des lois de la cité, et c’est pour répondre à
cette attaque, et non à d’autres, que Platon a écrit l’Apologie. » |
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« La vie est courte et l’Art
long ! Et puis, à quoi bon ? N’importe, « il faut cultiver
notre jardin ». La veille de sa mort, Socrate priait, dans sa prison,
je ne sais quel musicien de lui enseigner un air sur la lyre : « À
quoi bon, dit l’autre, puisque tu vas mourir ? – À le savoir avant
de mourir », répondit Socrate. Voilà une des choses les plus hautes
en morale que je connaisse et j’aimerais mieux l’avoir dite que d’avoir
pris Sébastopol. » |
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