Dernière édition MMV - Équinoxe du printemps |
Un « sacripant » désigne un type patibulaire, espèce de rodomont sans foi ni loi : grand bandit, petit vaurien ou simple fanfaron ? Le type est en tout cas querelleur. | |||
Sacripante, personnage emprunté par l’Arioste au Boïardo… |
« Ital. Sacripante, personnage emprunté par l’Arioste au Boïardo, qui dit dans son Orlando inamorato : Era fuor de’perigli un Sacripante, / Ma ne’perigli avea cara la vita. C’est par ces vers que sacripant est entré dans le langage commun, où il a signifié d’abord, d’après le Boïardo, un faux brave. » | ||
Sacripant : faux brave, tapageur et capable d’un mauvais coup… |
« 1o) Rodomont,
faux brave, tapageur (ce qui est le seul sens donné par le Dictionnaire
de l’Académie). 2o) Un querelleur, un mauvais sujet, un homme capable d’un mauvais coup (sens plus usité à présent que le précédent). » |
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Un vieux sacripant de l’esprit. |
« Socrate, avant de mourir, demande : « Et maintenant, plus rien que de la musique. » De grâce, écartons toute interprétation symbolique ! Pour nous, « de la musique » signifie de la musique. Le vieux sacripant de l’esprit veut se nettoyer de soixante ans de ratiocinations. O surprise, quand il s’agit de se faciliter le passage, à quoi a-t-il recours ? À l’unum necessarium, à la poésie. Et voici le testament inattendu du penseur : un murmure de cithare, et les cheveux de Phédon. » | ||
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É. Littré (1801-1881), Dictionnaire de la langue française, s.v. « Sacripant », “Étymologie”. | |
É. Littré (1801-1881), Dictionnaire de la langue française, s.v. « Sacripant ». | |
H. Montherlant (1895-1972), Mors et vita (1932), « Explicit mysterium » ; Gallimard, « Pléiade » : Essais, 1963, p. 514. | |