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Dernière édition MMV - Ours - Minuit  
Alternative  
       
 

Une alternative, c’est le choix de l’un ou de l’autre. Elle est forcément binaire : c’est oui ou c’est non. Quand il n’y a que deux solutions possibles, et qu’on est sommé de prendre parti, il n’y a pas l’embarras du choix. (L’alternative est une situation dans laquelle il n’y a pas trente-six solutions : on n’a le choix qu’entre deux partis à prendre.) Par exemple, dans un procès, le tribunal doit choisir entre condamner ou acquitter l’accusé.
Dans une logique de l’action, l’alternative consiste à provoquer un choix parmi deux options proposées.

 

Dans l’usage courant, on confond très souvent alternative et dilemme, comme si le dilemme était une alternative plus raide ou difficile, à la limite impossible à résoudre.
Le dilemme, au sens strict, est un mode de raisonnement qui propose deux options contraires ou contradictoires, entre lesquelles, certes, on laisse un choix, mais dont l’issue, la conséquence ou la conclusion de ce choix est la même, quelle que soit l’option.

       
Alternative et choix en Justice.
  « Se dit de deux choses dont on propose le choix en Justice. On donne l’alternative sur l’acceptation des offres, sur la prestation d’un serment. »
       
Option entre deux choses, entre deux propositions.
  « 1o) Succession de deux choses qui reviennent tour à tour. […] 2o) Option entre deux choses, entre deux propositions. »
       
On propose une alternative à quelqu’un ; on choisit dans une alternative ; mais on ne se décide pas pour une alternative
  « On dit quelquefois choisir entre deux alternatives, prendre la première, la seconde alternative ; cela est mauvais. Il n’y a jamais qu’une alternative composée de deux éléments entre lesquels il faut se décider. Poussés à bout, attaqués dans nos derniers retranchements, s’il ne reste qu’un parti à prendre, il n’y a pas d’alternative. Menacés de perdre l’honneur ou la vie, ou bien n’ayant que deux voies de salut toutes deux périlleuses, nous sommes dans une cruelle alternative. On propose une alternative à quelqu’un. On choisit dans une alternative ; mais on ne se décide pas pour une alternative, puisque l’alternative elle-même est l’option entre deux issues, deux moyens. »
       
Une alternative fâcheuse.
  « Celui qui ne sait point recourir à propos à la plaisanterie, et qui manque de souplesse dans l’esprit, se trouve très souvent placé entre la nécessité d’être faux ou d’être pédant : alternative fâcheuse à laquelle un honnête homme se soustrait, pour l’ordinaire, par de la grâce et de la gaieté. »
       
     
       
     
       
       

 

   
A. Furetière (1619-1688), Dictionnaire universel (1690), s.v. « Alternative ».
   
É. Littré (1801-1881), Dictionnaire de la langue française, s.v. « Alternative ».
   
É. Littré (1801-1881), Dictionnaire de la langue française, s.v. « Alternative », “Remarque”.
   
Chamfort (1742-1794), Maximes et pensées, chap. I : « Maximes générales », § 20 ; Vialetay Éditeur, « Prestige de l’Académie Française », Paris, 1970, p. 11.
   
 
   
 
   
   
   
   
   

 

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