Retour au menu
Dernière édition MMIV Dé 21 - Minuit
Exposer
       
 

On pose le problème, ou mieux : on l’expose.

       
Il faut une exposition, un nœud et un dénouement dans une histoire, comme dans une tragédie...
  « J’ai prétendu faire un grand tableau des événements qui méritent d’être peints, et tenir continuellement les yeux du lecteur attachés sur les principaux personnages. Il faut une exposition, un nœud et un dénouement dans une histoire, comme dans une tragédie, sans quoi on n’est qu’un Réboulet, ou un Limiers, ou un La Hode. Il y a d’ailleurs, dans ce vaste tableau, des anecdotes intéressantes. Je hais les petits faits ; assez d’autres en ont chargé leurs énormes compilations.
Je me suis piqué de mettre plus de grandes choses dans un seul petit volume, qu’il n’y en a dans les vingt tomes de Lamberti. Je me suis surtout attaché à mettre de l’intérêt dans une histoire que tous ceux qui l’ont traitée ont trouvé, jusqu’à présent, le secret de rendre ennuyeuse. Voilà pourquoi j’ai vu des princes, qui ne lisent jamais et entendent médiocrement notre langue, lire ce volume avec avidité, et ne pouvoir le quitter.
Mon secret est de forcer le lecteur à se dire à lui-même : Philippe V sera-t-il roi ? Sera-t-il chassé d’Espagne ? La Hollande sera-t-elle détruite ? Louis XIV succombera-t-il ? En un mot, j’ai voulu émouvoir, même dans l’histoire. »
       
     
       
     
       
     
       
     
       
 
   
       
       

 

   
Voltaire (1694-1778), Lettre, no 3107, à Charles-Jean-François Hénault, Berlin, 8 janvier 1752 ; Gallimard, « Pléiade » : Correspondance, t. III, 1975, p. 579.
   
 
   
 
   
 
   
 
   
 
   
   
   
   
   

 

En haut de page