Aujourd’hui, il n’est plus question de la récidive toute seule, simple, élémentaire. Nous sommes devenus emphatiques. Pour être en phase, et dans le ton, parler plutôt de "multi-récidivistes". Un bon piège pour les élections.

Il est vrai qu’on récidive souvent dans la sottise. La chute est un vertige. La récidive aussi.

La question lancinante de la récidive prouve-t-elle l’échec de la prison dans sa prétention d’amender l’individu  ? Rien n’est moins sûr. Il se pourrait très bien, au contraire, que la récidive soit la preuve de la réussite exemplaire d’un système dont l’effort est de persévérer dans son être. Pour aborder la question de la récidive, prenons un paradigme : la dégradation des écosystèmes. Celle-ci n’est pas le résultat de quelques ratés de la sacro-sainte « croissance », mais le corollaire constant d’un système productiviste où la consommation a supplanté une ancienne idole de la modernité – le « progrès » –, jadis encore si chère aux gens de l’industrie. Un autre paradigme : le chômage ne signifie pas l’échec du capitalisme, il est au contraire son volant de sécurité, et la condition de sa réussite.
Pour être bref : dans nos sociétés, récidive, pollution et chômage sont des produits étrangement manufacturés.

La récidive, une sottise ?

Dans le crime il suffit qu’une fois on débute : une chute toujours attire une autre chute…