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  Art  

  Ce n’est pas le problème de l’art, ici, que nous voulons exposer. Seulement, sans manière, poser l’art du problème.
 
 
     
L’art de construire un problème, c’est très important : on invente un problème, une position de problème, avant de trouver une solution.
 

« La plupart du temps, quand on me pose une question, même qui me touche, je m’aperçois que je n’ai strictement rien à dire. Les questions se fabriquent, comme autre chose. Si on ne vous laisse pas fabriquer vos questions, avec des éléments venus de partout, de n’importe où, si on vous les « pose », vous n’avez pas grand-chose à dire. L’art de construire un problème, c’est très important : on invente un problème, une position de problème, avant de trouver une solution. »

 
 
 
     
Il avait au plus haut degré l’art d’éclaircir les problèmes
  « Esprit distingué s’il en fut, Aron avait au plus haut degré l’art d’éclaircir les problèmes plutôt que le don de flairer la présence de problèmes insoupçonnés. Mais il se voulait homme de théorie en même temps que représentant d’une opinion ; il estimait qu’il ne faisait qu’exprimer les leçons de la raison, donner la parole à l’entendement serein, en homme de savoir et de jugement, étranger à tous les fanatismes. Il était de bonne foi et, en tout cas, c’était de bonne guerre : il est arrivé à donner des remords à des gens qui ne partageaient pas ses opinions, mais qui, impressionnés, le respectaient comme le penseur du demi-siècle politique, comme notre vieux sage. »  
 
 
     
 
     
 
 
     
 
     
 
 
     
 
     
 
 
     
 
     
 
 
     
 
 
     
 
 
     
 
 
     
 
 
     
 
 
     
 
 
     
 
 
     
 
 
     

   
G. Deleuze (1925-1995) & C. Parnet, Dialogues (1977), Chapitre premier : « Un entretien, qu’est-ce que c’est, à quoi ça sert ? », Première partie ; Flammarion, « Champs », 1996, p. 7.
   
P. Veyne (1930), Le Quotidien et l’intéressant : entretiens avec Catherine Darbo-Peschanski, « Libre parcours », Les Belles lettres, 1995, p. 45.
   
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