Tout problème suscite des interrogations, bien sûr. Il n’empêche qu’une interrogation – pas plus qu’une question – ne suffit à poser un problème.
	Logique de l’interrogation.		« Une logique de l’interrogation. Savoir poser les problèmes. »
	Problème ou interrogation ?		« L’institution d’une œuvre chez le peintre, d’un style dans l’histoire de la peinture, offre la même logique souterraine. Le peintre apprend à peindre autrement en imitant ses devanciers. Chacune de ses œuvres annonce les suivantes, – et fait qu’elles ne peuvent pas être semblables. Tout se tient, et cependant il ne saurait dire où il va. De même, dans l’histoire de la peinture, les problèmes (celui de la perspective par exemple) sont rarement résolus directement. La recherche s’arrête dans une impasse, d’autres recherches paraissent faire diversion, mais ce nouvel élan permet de franchir l’obstacle d’un autre biais. Il y a donc, plutôt qu’un problème, une « interrogation » de la peinture, qui suffit à donner un sens commun à toutes ses tentatives et à en faire une histoire, sans permettre de l’anticiper par concepts. »

	R. Queneau (1903-1976), Journaux (1914-1965), 1950, no 223 ; Gallimard, « NRF », 1996, p. 692.
	M. Merleau-Ponty (1908-1961), Résumés de cours : Collège de France (1952-1960), « L’« institution » dans l’histoire personnelle et publique », 1954-1955 ; Gallimard, « Tel », no 71, 1988, p. 63.