D’un problème sérieux, aussi grave soit-il, on tâchera de n’en pas faire une montagne – sauf à être gonflé par la foi. Dans ce cas seulement, il est plus facile de soulever le problème, à condition toutefois ne pas trop le déplacer.
Il bon d’ailleurs de profiter de la montagne pour r e s p i r e r, en commençant par expirer un bon coup : cet exercice musculaire est salutaire, ne serait-ce que pour dégonfler un délire d’angoisse.
Aussi, ne pas confondre montagne (magique) et monticule (merdique).
Enfin, sur la brêche comme sur le fil du rasoir, on adoptera la position nominaliste : elle consiste à ne pas multiplier les êtres sans nécessité (la montagne accouchant d’une souris).

« 1^o) Terme de géographie. Ancien synonyme de cap.
2^o) En un sens plus étroit, masse de terre élevée ou montagne formant saillie au-dessus des eaux, par opposition à cap, qui désigne tout ce qui s’avance dans la mer, élevé ou non. »

« Je suis un homme qui traîne le long des clôtures, qui a perdu la clé de la porte. Je fais le tour. Je rôde. Je vais errant comme Saadi. J’écrivais des petits livres pourpres. Je rédige des volumes de plus en plus pâles. Chaque phrase n’est qu’un problèma.
Le mot français problème désignait en grec le promontoire qui s’avance dans la mer.
Chaque argumentation est un plongeur de Paestum les mains tendues au-devant de sa tête se dirigeant vers une natation obscure.
C’est une ordalie.
Qu’est-ce qu’une ordalie ? Un homme qui s’élance d’un problèma.
Qu’est-ce que le plongeur de Paestum ? Un dessus de sarcophage.
Qu’est-ce qu’un dessus de sarcophage ? La porte qui referme une image à l’intérieur de la nuit qui vient entourer un cadavre. »