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Dernière édition MMV - Équinoxe du printemps  
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  Songer à ce qui ne mène, ne rime, ne sert, ne ressemble, ou se réduit… à rien. Nous y voilà.
 

Penser ensuite, froidement, à ceux qui n’ont rien à faire, à dire, à désirer, tandis que la plupart des autres n’a rien – tout court, et absolument.

       
Je ne crois à rien...
  « Je ne crois à rien, sauf à la liberté. J’avoue cette grande faiblesse. Pour tout le reste, je manque de convictions ; je n’ai que des opinions. »
       
Quand nos défauts ne nous servent plus à rien.
  « En vieillissant on perd pas mal de ses défauts, ils ne nous servent plus à rien. »
 
 
   
Une pensée qui ne pense à rien.
  « La rêverie n’est qu’une pensée qui ne pense à rien. »
 
 
   
Ne ressembler à rien.
  « Ne ressembler à rien. Ne ressembler à personne. Il n’existe pas d’éloge qui puisse me toucher davantage. »
 
 
   
Bonnes à rien.
  « Elle remit ses mains sur le piano, essaya de nouveau, manqua de nouveau ses traits, tapa sur les touches, et gémit :
– Je ne peux pas !… Je ne suis bonne à rien, décidément. Je crois que vous avez raison. Les femmes ne sont bonnes à rien. »
 
 
   
La force de faire des choses qui ne servent à rien.
  « Aussi l’aventure a-t-elle des points communs avec l’art, sans être l’art lui-même. L’aventure est la façon qu’ont les natures peu artistes de participer, en quelque mesure, à la beauté ; dans beaucoup de vies non artistes, l’aventure est le seul moyen d’avoir une existence esthétique, et d’entretenir un rapport désintéressé avec l’idéal ; la saison de l’aventure est la seule saison pendant laquelle les hommes les plus sordides, et ceux là même qui ne sont capables d’être ni peintres, ni musiciens, ni poètes, auront la force de vivre dans le monde des valeurs, et de faire des choses qui ne servent à rien. »
 
 
   
       

 

   
E. Cioran (1911-1995), Cahiers (1957-1972), janvier-février 1968 ; Gallimard, « N.R.F. », 1997, p. 550.
   
P. Claudel (1868-1955), Journal, juillet 1951 ; Gallimard, « Pléiade », t. ii, 1969, p. 777.
   
J. Renard (1864-1910), Journal, 21 juillet 1902 ; Gallimard, « Pléiade », 1965, p. 767.
   
J. Cocteau (1889-1963), L’aigle à deux têtes (1946), I, vi, la Reine à Stanislas ; Gallimard, « Pléiade » : Théâtre complet, 2003, p. 1081.
   
R. Rolland (1866-1944), Jean-Christophe (1903-1912), « La foire sur la place », ii ; Albin Michel, 1956, p. 737.
   
V. Jankélévitch (1903-1985), L’aventure, l’ennui, le sérieux, chap. i : « L’Aventure », “L’aventure esthétique”, Aubier-Montaigne, « Présence et pensée », 1963, p. 30.
   

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